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pitaine Morville les aimait réellement, et ne recherchait pas leur société à cause de leur rang ; mais, qu’il les aimât à cause de la déférence qu’ils avaient pour lui, c’était là une autre question. Dans tous les cas, ce n’était pas lui qui leur faisait la cour.

Mesdemoiselles Thorndale regardaient le capitaine Morville comme l’arbitre du bon goût en fait d’art et de littérature, et le trouvaient plus beau que tous les beaux hommes de leur connaissance. Lady Thorndale ne se lassait jamais de l’entendre parler de James et de le remercier pour toutes ses bontés. Lord Thorndale, homme assez fastueux, aimait ses manières cérémonieuses, causait politique avec lui, et aurait désiré de tout son cœur qu’il fût son voisin, et le propriétaire de Redclyffe. Cette terre et celle de lord Thorndale se partageaient le bourg de Moorworth, et, si leurs propriétaires s’entendaient, ils pouvaient avoir une grande influence sur les élections. Mais on ne pouvait savoir encore quelles seraient les opinions du jeune héritier de Redclyffe.

James Thorndale conduisit son ami à Redclyffe, car Philippe avait été chargé de s’entendre avec Markham, l’intendant, au sujet de diverses affaires. Comme nous l’avons vu, il espérait trouver dans les comptes de ce dernier quelques indications qui lui faciliteraient ses recherches sur la conduite de Walter. Il ne trouva rien, quoiqu’il examinât les comptes si minutieusement, que cela déplut fort au vieux Markham. Il se promena aussi dans le parc, fit marquer quelques arbres qui nuisaient à leurs voisins, et, voyant qu’il