Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/126

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triste. [1].

Cette ignorance incroyable, quand on la compare aux lumières si universellement répandues en Angleterre, doit être attribuée, comme tout le reste, au gouvernement. — 40 milles.

1er août. — Quitté Béziers pour me rendre à Capestang, par la montagne Percée. Traversé plusieurs fois le canal de Languedoc et de grands terrains incultes avant d’arriver à Pléraville. On voit les Pyrénées en plein sur la gauche, et leurs derniers contreforts ne sont qu’à quelques lieues. À Carcassonne, on me mena voir une fontaine d’eau bourbeuse et la porte des Casernes ; mais je fus plus satisfait de quelques grandes maisons de manufacturiers, qui marquaient de la richesse. — 40 milles.

Le 2. — Faujours (Fargeaux), couvent considérable, avec une longue ligne de bâtiments très élevés.

Le 3. — À Mirepoix, on bâtit un pont magnifique à sept arches plates, chacune de 64 pieds d’ouverture, qui coûtera 1,800,000 livres (78,758 l. st.). Voilà douze ans qu’on y travaille ; il en faudra encore bien deux pour le finir. Le temps, depuis quelques jours, a été aussi beau que possible, mais très chaud ; aujourd’hui, la chaleur était si désagréable, que je me suis reposé à Mirepoix depuis midi jusqu’à trois heures ; il faisait un soleil si brûlant, qu’il m’en coûta beaucoup de faire un

  1. Je puis renchérir là-dessus, car deux étudiants de Cambridge avec lesquels j’allais à Londres, me demandèrent : " Est-ce que la Saxe est en Allemagne ? Est-ce que le Saxon (peut-être entendaient-ils l’anglo-saxon) y est le langage usuel ? " — J’en pourrais citer d’autres exemples venant de personnes des classes moyennes à Londres, mais ces exemples ne signifient que peu de chose, et on en trouverait partout.
    (Zimmermann, traduct. allem. Berlin, 1791, vol. I, p. 70. Note.)