Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/136

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pas mieux les abandonner aux Maures qu’à la solitude ? — À Dax, il y a au centre de la ville une source chaude fort remarquable. Elle sourd en abondance du fond d’un large bassin revêtu de maçonnerie : elle est bouillante, n’a aucune saveur, on la dit dépourvue de toute espèce de minéral. On ne l’emploie qu’à laver le linge. En toutes saisons elle reste toujours la même et pour la quantité et pour le degré de chaleur. — 27 milles.

Le 17. — Traversé une région blanche comme la neige et dont le terrain est tellement désagrégé, que le vent l’emporte ; il y a cependant, grâce à un sous-sol de terre forte et blanche comme la marne, des chênes de deux pieds de diamètre. Passé trois rivières très propres à l’irrigation et dont on ne tire aucun parti.

Le duc de Bouillon a de vastes domaines dans ce pays. En quelque temps et en quelque lieu que ce soit, si vous voyez des terres abandonnées, bien qu’elles soient susceptibles d’améliorations, il suffit, dites qu’elles appartiennent à un grand seigneur. — 29 milles.

Le 18. — Comme les prix sont, dans mon opinion, généralement assez élevés en France, la sincérité veut que je donne, quand je les rencontre, des exemples du contraire. À la Croix-d’Or, à Aire, on me servit de la soupe, des anguilles, du pain blanc, avec des petits pois, un pigeon, un poulet et des côtelettes de veau, plus un dessert composé de biscuits, de pêches, de pêches-abricots et de prunes, un verre de liqueur et une bouteille de bon vin, le tout pour quarante sous (vingt p.) : je payai pour ma jument l’avoine 20 sous, et le foin dix sous. À Saint-Sever, le jour d’avant, j’avais eu un semblable souper. Tout à Aire était bon et