Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/179

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Louis XV pour l’éducation de cent quarante jeunes gens de la noblesse ; de semblables institutions sont ridicules et injustes. Donner de l’éducation au fils d’un homme qui ne peut la lui donner lui-même, c’est une grande injustice, si on ne lui assure dans la vie une situation qui réponde à cette éducation. Si vous la lui assurez, vous détruisez l’effet de l’éducation, parce que le mérite seul doit donner cette certitude de parvenir. Si, au contraire, vous le faites pour des gens qui ont le moyen, vous chargez le peuple, qui ne l’a pas, pour alléger le fardeau de ceux qui seraient en état de le porter, et c’est ce qu’on est sûr de voir arriver dans de tels établissements.

Passé la soirée à l’Ambigu-Comique, joli petit théâtre entouré de beaucoup d’ordures. Tout le long des boulevards, des cafés, de la musique, du bruit et des filles ; de tout, hormis des balayeurs et des réverbères. Il y a un pied de boue, et dans certains endroits pas une lumière.

Le 21. — M. de Broussonnet étant revenu de Bourgogne, j’ai eu le plaisir de passer chez lui une couple d’heures très agréables.

C’est un homme d’une rare activité, possédant une grande variété de connaissances usuelles dans toutes les branches de l’histoire naturelle, et il parle très bien l’anglais. Il est difficile de voir un homme plus propre que M. de Broussonnet pour le poste de secrétaire de la Société royale.

Le 22. — Course au pont de Neuilly, qui passe pour le plus beau de France ; c’est de beaucoup le plus beau que j’aie vu. Il se compose de cinq arches plates, en style florentin, toutes d’égale ouverture, construction