Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/231

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chance de ne pas trouver M. Tournai, secrétaire de la société d’agriculture. — 28 milles.

Le 1er octobre. — Vers Alençon, la campagne forme un contraste avec celle que j’ai traversée hier ; bonne terre, bien enclose, passablement cultivée et marnée, de bons bâtiments, route superbe en pierre noire, probablement ferrugineuse, qui se tasse bien. — Près de Beaumont, on voit des vignes sur les hauteurs : ce sont les dernières qu’on rencontre en marchant au nord. Tout le pays est bien arrosé par des rivières et des cours d’eau ; cependant il n’y a pas d’irrigations. — 30 milles.

Le 2. — Jusqu’à Nonant, 4 milles de beaux herbages, pâturés par des boeufs. — 28 milles.

Le 3. — De Gacé vers Bernay. Passé à Broglie, château du maréchal duc de Broglie, qui est entouré d’une telle quantité de haies tondues, doubles, triples et quadruples, que ce travail doit faire vivre la moitié des pauvres de cette petite ville. — 25 milles.

Le 4. — Quitté Bernay, où, comme en bien d’autres endroits du pays, il y a beaucoup de murs de terre, formés d’une glaise rouge et grasse, couverts en chaume au sommet et soutenant de beaux arbres fruitiers : modèle à suivre dans notre pays, où la pierre et la brique sont chères. Arrivé dans une des plus riches contrées de la France et même de l’Europe. Il y a peu de vues plus belles que celle d’Elbeuf, quand on vient à la découvrir de la hauteur qui la domine : la ville est à vos pieds, dans la vallée ; la Seine d’un côté offre un beau bassin parsemé d’îles boisées, et un