Page:Zévaco - Le Capitan, 1926.djvu/542

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— Suivez-moi chez M. le chevalier du roi ! reprit l’officier.

— C’est bien cela ! poursuivit en lui-même Cogolin. Ah ! pauvre Laguigne !"

Il suivit bravement l’officier. Il arriva ainsi, à son grand étonnement, jusqu’à la rue des Barrés, où on le fit pénétrer dans cet hôtel dont il avait ravi la clef à Lanterne. Tout à coup, il se sentit saisi par une oreille, tandis que quelqu’un lui criait :

"Comment se fait-il, monsieur le drôle, que je ne vous aie pas vu depuis trois jours ? Vous serez donc toujours le même, corbacque ! bayant aux corneilles et vous livrant à vos songes creux, au lieu de brosser mes vêtements et d’empiler vos écus.

— Monsieur le chevalier ! cria Cogolin qui, du désespoir, passa instantanément à la joie.

— Eh bien ! oui, mon pauvre Cogolin ! fit Capestang. Allons, hâte-toi d’empiler dans ce coffre ces écus qui t’appartiennent et d’accrocher le coffre derrière la voiture qui est dans la cour de l’hôtel, car nous partons dans une heure pour Orléans.

— Des écus ! Un coffre ! bégaya Cogolin.

— Une fortune royale ! dit Capestang en éventrant un sac placé sur une table.

— Oh ! oh ! rugit Cogolin à la vue des écus qui roulaient en cascade, c’est la prière à Mercure qui vous a fait gagner !

— Oui, dit Capestang très gravement. Et voici ta part.

— Vive la chance !" hurla Cogolin.

Et il se mit à compter. Il trouva que sa part montait à vingt-cinq mille livres. Si Cogolin ne devint pas fou de joie, c’est qu’il possédait au fond une certaine dose de cette philosophie qui est le meilleur préservatif contre la bonne et la mauvaise fortune, contre la chance et contre la guigne...

Escorté de son fidèle écuyer, le héros de ce récit prit le chemin d’Orléans, où il retrouva en leur hôtel le duc d’Angoulême, Violetta et Giselle.

Un mois plus tard, Capestang épousa Giselle.

FIN