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UN CLAN BRETON.

enceinte, on pouvait, à la variété des costumes, ou à la diversité des dialectes, deviner à quel clan appartenait chaque veneur.

C’est qu’en effet, de toutes les trêves de l’Armor, les guerriers étaient accourus à l’appel d’Alain.

Guenhael était donc assis dans un coin de la cour, regardant de toutes parts les nouveaux arrivants, donnant ses ordres pour les préparatifs de la chasse, et conversant amicalement avec son faucon, lorsque Pialla parut, suivie peu après par Alain, le fils du comte Érech.

Alain était revêtu du costume complet de cette époque ; tunique grise ornée de fourrures, des braies de toile et des bottines de cuir ; une ceinture de même étoffe que la tunique lui ceignait les reins ; un collier, riche métal, entourait son col, et un manteau de peaux d’hermines flottait sur ses larges et robustes épaules.

Quant à Pialla, elle était vêtue avec une simplicité qui ajoutait peut-être encore à sa beauté. Elle portait une longue robe d’amazone, dont les plis flottants laissaient voir de temps à autre son pied chaussé d’une petite bottine fourrée. Sa main tenait avec une fermeté pleine de grâce les guides de son cheval, et les beaux cheveux qui pendaient le long de ses joues animées donnaient à sa physionomie un air de vivacité charmante.

Tous les regards s’étaient tournés vers elle, et chacun enviait le sort d’Alain, qui marchait fier et hautain à ses côtés.

Cependant on avait donné le signal du départ, et toute la troupe s’élança vers la forêt.

Et en vérité, c’était quelque chose de curieux à voir que cette bande de veneurs passionnés et avides, passant sans ordre au milieu des sites âpres et incultes des montagnes ; c’était quelque chose de