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aussi ? » On le couvre avec une couverture. Le roi vient : le petit, fâché, a grandi beaucoup. Le roi veut voir sa figure et lève la couverture : le petit le regarde en colère, et le père a peur et fait trois pets devant la foule, qui rit. Le roi rentre chez lui, honteux. Le petit se fâche parce qu’on se moque de son père, et il leur fait un sortilège qui les empêche de lever leur séant du sol. Avant midi, personne n’a pu bouger, depuis sept heures du matin. Quand une personne avait envie de partir, elle disait à son voisin : « Je ne peux soulever mon séant » : le voisin disait : « Moi non plus, » et tout le monde parlait ainsi doucement.

Les deux diables lui disent : « Ne fais pas peur aux gens ». « Bon, dit-il, pourquoi ont-ils ri de mon père ? » Il les laisse partir.

Il est reste dix-neuf ans sans marcher : son frère Mansa marchait bien, lui marchait à quatre pattes. Il était grand comme un grand taureau.

Tous les malheureux, les mendiants, et les jeunes gens de son âge le suivaient : il y en avait soixante en tout. La nuit il courait à quatre pattes voler du bétail et le donnait à sa suite. Personne n’osait se plaindre. Il allait