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lui dit pourquoi. Elle lui dit « Mène-moi chez lui ». « Plutôt mourir », dit le père. « Ne t’inquiète pas, dit la fille, il ne me tuera pas ».

C’était une fille instruite : elle pouvait lire mille livres. Le général lui dit : « Je te défends de partir : si tu pars tout de même, nous ferons comme ont fait le taureau, l’âne et le maitre du champ ». « Raconte-moi cela, dit Sharizad, avant que je te réponde ». Le père commence :

« Un marchand était dans un village appelé Lariaf, il comprenait le langage de tous les animaux. Il était riche, et avait beaucoup de fils et de femmes. Un jour il se reposait : il entend l’âne parler au taureau : le taureau disait à l’âne : « Tu n’es pas fatigué : on te nourrit, on te donne à boire, on te change la litière, et moi on me met dans la brousse, je ne mange que de l’herbe. En fait de mil, je ne mange que le son. Je couche dans mes immondices, car personne ne balaye mon étable, et aussi je travaille fort ». L’âne répond : « Demain quand on te ramènera on te donnera de la paille : ne la mange pas. Alors on te donnera bien à manger et tu ne travailleras pas ». Le