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taureau dit : « Je le ferai ». Il ne travaille pas, le lendemain, ne mange pas la paille, on lui donne du mil.

Le maître dit alors : « Prenez le bourricot et faites-le travailler ». Il travaille toute la journée et avait le dos blessé, les genoux aussi, on le mène à la maison. Le taureau le remercie de son conseil, mais l’âne ne veut pas lui répondre. À la fin il dit : « J’ai trop parlé, alors le malheur m’est tombé dessus ».

Le lendemain, le bourricot recommence à travailler : le soir il dit au taureau : « Le maître causait tout à l’heure au boucher : il lui disait : « Si le taureau ne mange pas bien sa paille demain, je le fais tuer par le boucher ». « C’est vrai, dit le taureau, aussi je vais bien manger pour qu’on ne me tue pas ». Le maître vient le lendemain : du plus loin que le taureau le voit, il pète, croyant que le bourricot avait dit vrai et qu’on venait le chercher pour le tuer. Le maître qui avait tout compris, rit bien fort. Sa femme préférée était à côté de lui et lui dit « Pourquoi ris-tu ? ». « Pour rien », dit le maitre ! ». « C’est de moi que tu ris », dit la femme : si ce n’est pas de moi, dis pour-