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quoi tu as ri ». « Je ne peux le dire, dit le maître, car je mourrais ». Et c’était vrai. « Ça m’est égal, dit la femme, je veux le savoir ». « Je vais mourir si je te le dis, » dit le maître. « Peu m’importe, dit la femme, si tu ne veux pas, je divorce. » Il appelle toute sa famille et dit : « Je vais mourir, mais sachez que c’est cette femme qui me tue : elle me force à raconter un secret mortel pour moi ». Toute la famille supplie la femme de céder. La femme dit : « Peu m’importe : je veux savoir le secret ou je retourne chez moi ». « Ne lui dites rien, dit le maître : je vais faire la prière puis je reviens lui raconter ». Il est entré dans le poulailler et entend un coq parler au chien : le chien dit : « Pourquoi ris-tu, quand notre maître va mourir ! ». « Pourquoi mourir ? dit le coq ? » Le chien explique le cas. Le coq dit : « Il n’est pas malin, le maitre : j’ai cinquante poules : si je suis fâché avec une je passe mon temps avec les autres. Si le maître ne veut pas mourir, il n’a qu’à aller couper quelques bâtons dans la brousse et à battre vigoureusement la femme et elle ne demandera plus le secret. »

Le maître est content, il rosse la femme