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« Qui est-ce ? ». « Le forgeron », dit la femme. « Défends-lui d’entrer », dit le général. « Je ne peux pas, dit la femme ». « Ne puis-je me cacher quelque part ? », dit le général. « Mets-toi dans cette malle », dit la femme. Il s’y met et elle l’enferme. Le forgeron rentre et cause avec la femme.

Elle lui dit « Tu m’as fait des malles trop petites : on ne peut y faire coucher un homme ». « Si, dit le forgeron, on peut y coucher, vois plutôt ». Il se met dans la malle elle ferme le couvercle, met les trois malles l’une sur l’autre, le roi en bas, et s’en va coucher dans une autre maison.

Le lendemain elle va à la prison et fait sortir son bon ami : elle lui dit : « Quittons cette ville, car j’ai enfermé le roi, le général et le forgeron dans des malles ». Ils se sauvent.

Personne ne voit le roi, le général, ni le forgeron. Tout est sans dessus-dessous en ville : la foule s’amasse devant la porte du roi. Les femmes disent aux curieux : « Depuis hier soir le roi n’a pas couché ici ». La foule va chez le général, on fait la même réponse. De même chez le forgeron. Tous les soldats sont rassemblés et vont dans la ville, deman-