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me donner chacun quinze esclaves pour ce couteau ? ». « Oui », disent les dioulas. Ils vont les chercher, les lui donnent, et partent avec le couteau.

Koli avait donc soixante-quinze captifs : il en prend soixante, va trouver le roi du pays et lui dit : « Mon père m’a laissé cent captifs mais ils sont méchants et ont voulu me tuer : veux-tu prendre ces soixante là chez toi pour me les dresser ? ». Le roi accepte.

Il revient chez lui, et fait une fosse comme pour un enterrement, seulement il la recouvre de branchages et ne laisse qu’un petit trou à une extrémité, fermé avec un morceau de calebasse. À côté il fait bâtir une case, avec un passage souterrain allant à la fosse. Après quoi il se repose chez lui. Il dit à sa mère : « Demain, tu viendras voir ce que j’ai fait ». Ils partent ensemble. Il lui dit : « Quand les dioulas seront venus, tu entreras dans la case et tu te mettras dans la fosse. Quand je t’adresserai la parole, tu ne diras rien, mais si un dioula met son oreille près du trou pour écouter, coupe la lui ». Ensuite ils rentrent chez eux.