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DISCOURS


par un grand veſtibule qui conduit au logement de Fauzdar ; dans la troiſième eſt un très-beau Mafdjed, précédé d’un baſſin pour les ablutions : le haut du Mafdjed eſt termine par trois domes en pierre revetue de maftic. On voit encore aux environs de ce Palais & fur le chemin plufieurs ruines de batimcns en pierre St des reſtes d’efcaliers dont le bas eſt garni de Sphinxs en relief. La pierre eſt aſſez commune a cette partie de la C6te. Les carrieres d’oii on la tire font à fix à fept cofles de Djafpour : aulli les Mafdjeds dans cette Aldee &. les fondemens des maifons fontils pour la plupart en pierre.

Le foir j’eus un demele avec celui de mes Alkaras qui portoit les Lettres du Rajah. La modeſtie, ou plutot l’economie qui me faifoit refufer les honneurs &£ les prefens, ne lui plaifoit pas. II voulut prendre un ton vis-a-vis de moi ; & je me vis oblige d’en venir aux voies de fait, en prefence de plus de cinquante Indiens, au milieu de la Kafcheri. Je forcai enfuite cct Alkara de me remettre les Pafleports. II alia fe plaindre au Fauzdar, qui me fit appeller. Mais fans daigner repondre à la fommation, je reſtai tranquille fur ma peau de Tigre ; & ma fermete fitrentrer l’Alkara dans le devoir. Je laiſſai mon fecond Alkara malade à Djafpour ; mon Cuifinier & mon Sais m’avoient deja abandonne : & comme je ne les avois pris a Balaflbr que pour foutenir le ton d’Envoye, cette defertion, qui d’ailleurs menageoit ma bourfe, ne m’efFraya pas.

Indépendamment de ce qui formoit mon train, j’avois une efpece de cortege, qui, fans m’etre d’un grand fecours, diminuoit pourtant l’ennui du Voyage. C’etoient dix-neuf Cypaycs Telongous, qui s’etoient fauves de Schandemagor, & tachoient de regagner leur Pays. Plufieurs etoient armes de fabrcs, les autres de batons ; ils etoient conduits par un Indien que Mohammed Aali leur avoit donne a BalalFor, & qui devoit les remettre a Ganjam. Ces Cipayes ayant appris que j’etois Francois, avoicnt force leur marche,& m’avoient rejoint a une journee de BalaiFor. Deux Fakirs Indiens s’etoient encore joints a ma petite troupe, & faifoient les memes journees que