Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/124

lxxviij

DISCOURS

Lorfque j’entrois dans cette Ville, un homme d’une phiſionomie fort commune, s’avança vers moi, un gros bâton à la main, & prit la bride de mon cheval, en me commandant de m’arrêter. Dans le premier mouvement, je lui donnai un ſoufflet de la main gauche, & tirai le fabre de la droite. Cet homme court comme un furieux dans l’Aldee, & fe rend chez le Betha, demandant juftice de l’affront que je lui ai fait. J’ignorois ce qui ſe paſſoit, & traverfois l’Aldée, où je vis plufieurs Corps-de-gardes remplis de Soldats, Les Cipayes Telongous, qui etoient reftes dcrriere moi, furent arreces, fans que je m’en appercuile, fur le pretexte qu’ils etoient Bengalis, & : alloient en pelerinage à Jagrenat. Pour moi, je continuai ma marche, jufqu’au bout de l’Aldee, où je m’arrêtai fous un arbre qui etoit au bord d’un grand étang. Je confiderois de-là le Fort qui etoit en face, & allois mettre pied à terre, lorfque je vis courir a. moi un jeune homme de dix-huit ans, bien monte, accompagne d’une quinzaine de Cavaliers Marates, armés d’arcs &c de piques. Le jeune homme me fit figne avec une baguette de fer qu’il tenoit, de le luivre, & je fus fur-le-champ entoure de ces gens. Je m’apperçus alors que j’etois feul avec mon Alkara : mais ne fongeant pas a l’homme que j’avois frappé à l’entree de lAldee, je crus qu’il feroit fimplement queftion de m’expliquer, comme j’avois fait a. BalaiTbr & ; a Katek, & fuivis les Marates. À mefure que nous paffions devant les Corps-de-gardes, les Soldats fe joignoient a ceux qui m’efcortoient : de facon que j’etois au milieu de près de deux cents hommes, lorfque j’arrivai a. la maifon du Betha. C’etoit le jeune Marate qui m’etoit venu chercher ; il m’avoit devance, 6c m’attendoit dans fon Divan avec trois Confeillers d’un age avance. Je vis en entrant dans la cour, tout mon monde delarme, aflis fur le fable ; & à l’entrée du Divan, l’homme que j’avois frappé, qui crioil comme un Energumene, montrant (on vilage, fes bras. Je montai feul & ; voulus entrer dans le Divan ; mais on me fit refter un peu plus bas entre quatre Sentinelles. Je compris alors de quoi il étoit queftion ; je regrettai les Lettres de Rama Pandet, 6c prenant fur-le-champ mon