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DISCOURS

juſqu’au-dela du Canara,& de l’autre juſque près de Ganjam ; la ſeconde, pour le reſte de la preſqu’Iſle juſque aſſez avant dans l’Indouſtan.

Par une diſtribution particuliere, la Preſqu’Iſle peut se partager du Sud au Nord en cinq Zones. La premiere contiendra les Peuples des deux Côtes, depuis le Cap Camorin juſqu’aux Pays où le Tamoul & le Malabar ſont en uſage. Ces deux Langues forment la ſeconde Zone, qui comprend Mahé & Pondichery. Dans la troiſieme, ſont le Canarin & le Telongou, dont les terrres ont des rapports. Le Marate qui forme la quatrieme Zone le parle à Katek. & à Poni. L’Indou ou Guzarate, le Maure & le Bengali (on peut y joindre le langage de Balaſſor) rempliſſent la cinquieme. Le Perſan eſt tres uſité dans les deux dernieres Zones, & même dans la ſeconde & dans la troiſieme, à la côte de Coromandel. Ces combinaiſons meritent d’être approfondies ; mais ce n’eſt pas ici le lieu de m’y arrêter.

Je reprends la ſuite de mon Voyage. Mahé me parut mériter à-peu-près le nom d’exil qu’on lui donnoit à la Côte de Coromandel ; & comme il falloit attendre pluſieurs mois avant que les occaſions pour Goa ou Surate ſe preſentaſſent, me voyant ſans engagement, je réſolus de tirer parti de cette relâche, & voulus d’abord me mettre au fait de la ſituation de nos Comptoirs à cette Côte. M. de Palmas, Ingenieur de la Place, voulut bien me communiquer les Plans particuliers de nos différentes poſſeſſions. Celui qi’il avoit levé de Mahé & des environs, fixa d’abord mon attention, & je vérifiai ſur les lieux l’exactitude de ſon travail [1]. Mais bientôt les manieres rebu-

[1] Les François s’établirent à cette partie de la Côte Malabare en 1711. Il y avoit long-tems que le Bayanor, Souverain du Pays, avoit invité la Compagnie à venir former un Comptoir dans ſes États. M. Molandin, Réſident François à Calicut, fut chargé de traiter avec ce Prince, qui lui fit l’accueil le plus gracieux, parce qu’il avoit deſſein de ſe ſervir de nous contre les Anglois établis à Talichery. On bâtit en conſéquence une Loge à Mahé. Mais bien-tôt le Bayanor gagné par l’argent des Anglois, & pour ſatisſaire aux conditions de la paix qu’il venoit de ſaire avec eux, obligea les François d’abandonner cet Établiſſement, où ils n’étoient encore qu’en petit nombre, & de retourner à Calicut.