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CLARA ZETKIN

gile de la Révolution. Je savais que des luttes extrêmement chaudes m’attendaient, et j’étais fermement décidée, puisqu’il s’agissait des principes et de la ligne politique générale du parti, à accepter le combat et à le mener jusqu’au bout, qu’il dût se terminer par la victoire ou par la défaite.

Que pense Lénine de tous ces problèmes ? Lui qui sait, comme pas un, faire passer dans les faits les principes révolutionnaires marxistes, saisir les hommes et les choses dans leur liaison historique et mesurer les rapports des forces en présence ? Est-il de la « gauche » ou de la « droite », car on appliquait naturellement l’étiquette de « droitiers » et d’ « opportunistes » à quiconque ne célébrait pas sans réserves l’ « action de mars » et la « théorie de l’offensive ». Tremblante d’impatience, j’attendais qu’on répondît de façon non équivoque à ces questions. Car il y allait pour l’internationale Communiste des buts qu’elle se fixerait, de sa capacité d’action et de son existence même. Depuis que j’avais démissionné de la Centrale du parti allemand, les fils qui me reliaient à mes amis de Russie étaient cassés : je ne correspondais plus là-bas avec personne. Dès lors, l’opinion de Lénine sur l’ « action de mars » et la « théorie de l’offensive » ne m’était connue que par des on-dit et des suppositions, que les uns révoquaient en doute tandis que les autres les prenaient énergiquement à leur compte. Une