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LE BOUTE-CHARGE

Narquois, présentant son train d’arrière au malheureux pris dans cette position fort critique, se mit à lui lancer de formidables ruades. Je dus, avec mille précautions, me jeter dans la mêlée pour délivrer l’homme et apaiser la fureur du cheval. Depuis, j’ai toujours pensé que ces deux bêtes-là s’entendaient comme larrons en foire.

J’ai parlé des rossards, des mauvais, des têtus, des farceurs. Mais ce sont là des exceptions.

Que dire de l’intelligence de ces chevaux qui finissent par connaître tous les commandements ? C’est une simple association d’idées, soit. Mais cette association d’idées n’est-elle pas un travail d’esprit considérable ?

Que dire de leur magnifique impétuosité lorsque la ligne de bataille enlevée au galop les emporte comme un torrent auquel rien ne résisterait ?

Que dire de leur intrépidité devant les obstacles de toute nature : haies et fossés à sauter avec un cavalier parfois très lourd, et un pa-