Nous traversons les fortifications et, lorsque nous arrivons à la gare, sur les quais d’embarquement, le ciel est déjà comme barbouillé d’encre malgré les taches scintillantes qui fourmillent la-haut. Sur les voies, le long des noires voitures charbonneuses solidement attachées l’une à l’autre, les lanternes rouges et vertes des employés courent et multiplient les signaux.
— À droite en bataille, pied à terre !
Nous formons une longue ligne sur un seul rang, et nous commençons à desseller rapidement. Et malgré les hennissements des chevaux malgré les cris des sous-officiers qui courent de l’un à l’autre, malgré l’obscurité profonde, l’ordre règne, étonnant de calme, comme tout ce qui découle de la discipline militaire.
Les carabines sont formées en faisceaux ; les sabres et les casques luisent confusément ; les paquetages forment une deuxième rangée entre les armes et les chevaux.
Les cavaliers placés à la tête de leurs montures attendent : tout est prêt.