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LE BOUTE-CHARGE

je n’eus jamais le courage de cacher mon tabac dans la paille des sabots, j’appris du moins à rouler autour de mon corps, sous la chemise, la couverture à cheval finement aplatie.

J’examinais curieusement à la lueur vacillante de la bougie plantée dans un coin de la vaste chambre aux murs proprement blanchis à la chaux, aux fenêtres grillées très haut placées, coupée en deux dans toute sa longueur par le lit de camp, c’est-à-dire un assemblage de planches polies et fort bien rabotées, clouées sur des tréteaux.

Cette chambre, qui n’a rien de commun dans son aspect avec les prisons romantiques garnies de la traditionnelle paille pourrie, prend des noms différents suivant l’humeur et la qualité de celui qui en parle.

Pour l’officier correct, c’est la salle de police.

Pour le casernier, c’est le numéro tant.

Pour le commandant du génie, c’est un local disciplinaire.