Page:Zola - Contes à Ninon, 1864.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

AVENTURES

DU GRAND SIDOINE ET DU PETIT MÉDÉRIC




I

mes héros


À cent pas, le grand Sidoine avait quelque peu l’aspect d’un peuplier, si ce n’est qu’il était plus haut de taille et de tournure plus épaisse. À cinquante, on distinguait parfaitement son sourire large et satisfait, ses gros yeux bleus à fleur de tête, ses énormes poings qu’il balançait d’une façon timide et embarrassée. À vingt-cinq, on le déclarait sans hésiter garçon de cœur, fort comme une armée, mais bête comme tout.

Le petit Médéric, pour sa part, avait, quant à la taille, de fortes ressemblances avec une laitue, je dis une laitue en bas âge. Mais, à remarquer ses lèvres fines et mobiles, son front pur et élevé, à voir la grâce