Page:Zola - Fécondité.djvu/539

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mains d’une quatrième, pour lui apprendre comment on se décrottait du fumier natal, Constance se hâta de suivre son compagnon, le cœur soulevé d’une nausée de dégoût. Mais, sur le trottoir, elle s’arrêta, ne remonta pas tout de suite dans sa voiture, pensive, hantée de nouveau par le dernier mot qu’elle emportait.

« Vous avez entendu, ce malheureux enfant serait à Paris.

— C’est probable, tous viennent échouer là. »

Elle se tut encore, parut réfléchir, hésiter, enfin se décida la voix un peu tremblante.

« Et la mère, mon ami, vous savez où elle demeure. Ne m’avez-vous pas dit que vous vous étiez occupé d’elle ?

— En effet.

— Alors, écoutez… Et surtout ne vous étonnez pas, mon ami plaignez-moi plutôt, car je souffre vraiment beaucoup… Une idée vient de m’envahir, je m’imagine que, si l’enfant est à Paris, il a pu y retrouver sa mère, et qu’il est peut-être chez elle, ou qu’elle sait du moins où il loge… Non, non ! ne me dites pas que c’est impossible. Tout est possible. »

Surpris, ému de la voir céder à de telles imaginations, elle si calme, il ne voulut pas l’agiter davantage, il promit de se renseigner. Mais elle ne montait toujours pas dans la voiture, elle regardait fixement le trottoir. Et, quand elle leva les yeux, elle le supplia, gênée, très humble.

« Vous ne savez pas ce que nous devrions faire ?… Excusez-moi. C’est un service que jamais je n’oublierai. Si je pouvais me calmer un peu, en sachant tout de suite… Eh bien ! nous allons aller immédiatement chez cette fille. Oh ! je ne monterai pas, moi, vous monterez seul, pendant que je vous attendrai dans la voiture au coin de la rue… Et peut-être aurez-vous des nouvelles. »

C’était fou. Il éprouva d’abord le besoin de le lui