Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/120

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lit après le soleil levé ; et il finit par jeter son cri sonore de clairon, chantant la mort du vieux, tandis que les poules ressortent une à une, en gloussant et en piquant la terre.

Le curé des Cormiers ne peut venir qu’à cinq heures. Depuis le matin, on entend le charron qui scie du sapin et enfonce des clous. Ceux qui ignorent la nouvelle, disent : « Tiens ! c’est donc que Jean-Louis est mort », parce que les gens de la Courteille connaissent bien ces bruits-là.

Antoine et Catherine sont revenus, la moisson est terminée ; ils ne peuvent pas dire qu’ils sont mécontents, car, depuis dix ans, le grain n’a pas été si beau.

Toute la famille attend le curé, on s’occupe pour prendre patience : Catherine met la soupe au feu, Joseph tire de l’eau, on envoie Jacquinet voir si le trou a été fait au cimetière. Enfin, à six heures seulement, le curé arrive. Il est dans une carriole, avec un gamin qui lui sert de clerc. Il descend devant la porte des Lacour, sort d’un journal son étole et son surplis ; puis, il s’habille en disant :

— Dépêchons-nous, il faut que je sois rentré à sept heures.

Pourtant, personne ne se presse. On est obligé d’aller chercher les deux voisins qui doivent