Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/200

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du moins ne l’aimaient pas à notre façon. La littérature, qui est l’écho des mœurs, reste muette au dix-septième siècle sur cette tendresse pour la nature, qui nous a pris vers la fin du dix-huitième siècle, et qui, depuis lors, n’a fait que grandir. Si nous cherchons, dans les livres de l’époque, des renseignements sur la banlieue et sur les plaisirs que les Parisiens allaient y goûter, nous n’y trouvons presque rien. On en reste au fameux vers de madame Deshoulières, parlant des « bords fleuris qu’arrose la Seine » ; et ces « bords fleuris » sont tout ce que le siècle dit de ces rives enchanteresses du fleuve, dont les moindres villages sont célèbres à cette heure. La Fontaine lui-même, le poète qui, de son temps, a le plus senti la nature, n’a pas un vers pour la banlieue parisienne ; on en trouve bien chez lui le lointain parfum, mais il n’y faut point chercher la moindre note exacte et précise.

L’explication est simple. On ne parlait pas alors de la nature dans les livres, parce qu’elle n’avait pas encore été humanisée, et qu’on la tenait à l’écart, comme inférieure et indifférente. Cela ne voulait pas dire qu’on la détestât ; on la goûtait certainement, on s’y promenait, mais sans donner aux arbres une importance qui allât jusqu’à parler