Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/326

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où il les fit asseoir. Rose et tante Agathe glissèrent d’elles-mêmes sur les tuiles et allèrent se placer auprès des jeunes filles. À ce moment, je regardai du côté de l’église. Aimée était toujours là. Elle s’adossait maintenant contre une cheminée, et elle tenait ses enfants en l’air, au bout des bras, ayant déjà de l’eau jusqu’à la ceinture.

— Ne vous affligez pas, grand-père, me dit Gaspard. Nous allons la prendre en passant, je vous le promets.

Pierre et Jacques étaient montés sur le radeau. J’y sautai à mon tour. Il penchait un peu d’un côté, mais il était réellement assez solide pour nous porter tous. Enfin, Gaspard quitta le toit le dernier, en nous disant de prendre des perches, qu’il avait préparées et qui devaient nous servir de rames. Lui-même en tenait une très longue, dont il se servait avec une grande habileté. Nous nous laissions commander par lui. Sur un ordre qu’il nous donna, nous appuyâmes tous nos perches contre les tuiles pour nous éloigner. Mais il semblait que le radeau fût collé au toit. Malgré tous nos efforts, nous ne pouvions l’en détacher. À chaque nouvel essai, le courant nous ramenait vers la maison, violemment. Et c’était là une manœuvre des plus dangereuses, car le choc menaçait chaque fois de briser