Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avait l’habitude de toucher elle-même les loyers de ses maisons, et ils sont fort embarrassés, ne sachant comment faire rentrer cet argent. Déjà, les concierges ont demandé des ordres. Dans l’état de faiblesse où elle est, ils ne peuvent lui parler d’affaires. Cependant, si une catastrophe arrivait, ils auraient besoin des loyers, pour parer à certains frais personnels.

— Mon Dieu ! dit Charles à demi-voix, je vais, si vous le voulez, me présenter chez les locataires… Ils comprendront la situation, ils paieront.

Mais Georges et Maurice paraissent peu goûter ce moyen. Eux aussi, sont devenus défiants.

— Nous pourrions t’accompagner, dit le premier. Nous avons tous les trois des dépenses à faire.

— Eh bien ! je vous remettrai l’argent… Vous ne me croyez pas capable de me sauver avec, bien sûr !

— Non, mais il est bon que nous soyons ensemble. Ce sera plus régulier.

Et ils se regardent, avec des yeux où luisent déjà les colères et les rancunes du partage. La succession est ouverte, chacun veut s’assurer la part la plus large. Charles reprend brusquement, en conti-