Page:Zola - Le Naturalisme au théâtre, Charpentier, 1881.djvu/107

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III

Quitte à me répéter, je reviens une fois de plus à la question des décors. Tout à l’heure, j’examinerai le très remarquable ouvrage de M. Adolphe Jullien sur le costume au théâtre. Je regrette beaucoup qu’un ouvrage semblable n’existe pas sur les décors. M. Jullien a bien dit, çà et là, un mot des décors ; car, selon sa juste remarque, tout se tient dans les évolutions dramatiques ; le même mouvement qui transforme les costumes, transforme en même temps les décors, et semble n’être d’ailleurs qu’une conséquence des périodes littéraires elles-mêmes. Mais il n’en est pas moins désirable qu’un livre spécial soit fait sur l’histoire des décors, depuis les tréteaux où l’on jouait les Mystères, jusqu’à nos scènes actuelles qui se piquent du naturalisme le plus exact. En attendant, sans avoir la prétention de toucher au grand travail historique qu’elle nécessiterait, je vais essayer de poser la question d’une façon logique.

M. Sarcey a fait toute une campagne contre l’importance que nos théâtres donnent aujourd’hui aux décors. Ils a dit, comme toujours, d’excellentes choses, pleines de bon sens ; mais j’estime qu’il a tout brouillé et qu’il faudrait, pour s’entendre, éclairer un peu la question et distinguer les différents cas.

D’abord, mettons de côté la féerie et le drame à grand spectacle. J’entends rester dans la littérature. Il est certain que les pièces où certains tableaux sont uniquement des prétextes à décors, tombent par là même au rang des exhibitions foraines ; elles ont