Page:Zola - Le Naturalisme au théâtre, Charpentier, 1881.djvu/130

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encore, de luxe inutile, de coquetterie déplacée, de vêtements de fantaisie ! D’ailleurs, comme le dit très bien M. Jullien, tout se tient au théâtre. Quand les pièces seront plus humaines, quand la fameuse langue de théâtre disparaîtra sous le ridicule, quand les rôles vivront davantage notre vie, ils entraîneront la nécessité de costumes plus exacts et d’une diction plus naturelle. C’est là où nous allons, scientifiquement.


III

Maintenant je parlerai de l’époque actuelle, je répondrai aux critiques qui s’étonnent de notre guerre aux conventions. Pour eux, on a poussé la vérité aussi loin que possible sur la scène ; en un mot, tout serait fait, nos devanciers ne nous auraient rien laissé à faire. J’ai déjà prouvé, selon moi, que le mouvement naturaliste qui nous emporte depuis les premiers jours de notre théâtre national, ne saurait s’arrêter une minute, qu’il est nécessaire et continu, dans l’essence même de notre nature. Mais cela ne suffit pas, il faut toujours en arriver aux faits, lorsqu’on veut être clair et décisif.

J’accorde volontiers que nous avons obtenu une grande exactitude dans le costume historique. Aujourd’hui, lorsqu’on monte une pièce de quelque importance se passant en France ou à l’étranger, dans des époques plus ou moins lointaines, on copie les costumes sur les documents du temps, on se pique de ne rien négliger pour arriver à une authenti