Page:Zola - Le Naturalisme au théâtre, Charpentier, 1881.djvu/185

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j’enrage et je me console en dévorant les auteurs plus heureux. Voilà qui est d’un critique de haut vol.

Si je remue la science, et si je remonte au dix-huitième siècle pour y signaler la naissance du naturalisme, si je suis l’évolution de ce naturalisme à travers le romantisme, et si j’en constate le triomphe dans le roman, en prédisant qu’il triomphera prochainement aussi au théâtre, tout cela c’est que le public m’a hué et que je suis plein de vengeance !

M Sarcey a tort de me croire si furieux et si malade de mes chutes. Qu’il interroge mes amis, ils lui diront que je sais tomber très gaillardement. Comment n’a-t-il pas compris que le théâtre n’est encore pour moi qu’un champ de manœuvres et d’expériences ? Ma vraie forge est à côté. Seulement, j’aime me battre, je me bats dans le champ voisin, pour ne pas faire trop de dégâts chez moi, si la bataille tourne mal. Autrefois, ç’a été la peinture qui m’a servi de champ de manœuvres. Aujourd’hui, j’ai choisi le théâtre, parce qu’il est plus près ; d’ailleurs, peinture, théâtre, roman, le terrain est le même, lorsqu’on y étudie le mouvement de l’intelligence humaine. Les soirs où l’on me tue une pièce, ce n’est encore qu’une maquette qu’on me casse. Voilà ma confession.



II

Il me faut répondre à un article que mon confrère, M. Henry Fouquier, a bien voulu consacrer aux idées que je défends. La polémique a ceci d’excellent qu’elle