Page:Zola - Le Naturalisme au théâtre, Charpentier, 1881.djvu/325

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Lazare, que l’âge et la boisson ont abêti. Il tire enfin de ce dernier un renseignement : l’homme qu’il cherche, son père, lui ressemble. Et c’est avec cette seule indication qu’il reprend ses recherches.

Au troisième acte, Georges, qui va partout, se fait présenter par un ami chez une fille galante, un soir de fête, dans une villa des environs de Luchon. Le hasard le met en présence d’une femme, lasse et désabusée, qui traverse la pièce en maudissant les hommes. Voilà, certes, une figure d’une fraîcheur douteuse. Mais l’important est qu’elle porte un bracelet, sur lequel se trouve le portrait de Saint-André. Enfin Georges tient la bonne piste. Saint-André lui-même arrive. Les auteurs ont aussitôt accumulé les couleurs noires sur son compte : il lance les maximes les plus abominables ; il se montre joueur, libertin, sans foi ni loi ; il donne des leçons de vice à Georges et finit par lui raconter nettement le viol de sa mère, comme un bon tour qu’il a fait dans le temps. C’est vraiment trop commode de bâtir ainsi un mauvais père, juste sur le patron d’infamie que l’on désire.

Le dénoûment, le quatrième acte, se passe encore dans l’auberge. Saint-André et ses amis vont partir pour une chasse à l’ours. Georges, qui est de la bande, pose la thèse sur laquelle repose la pièce, et une discussion s’engage, où l’on dit ses vérités à la voix du sang. Puis, Georges, convaincu par cette discussion, livre son vrai père à son père adoptif, qui se trouve dans une pièce voisine. Un duel a lieu, pendant lequel le jeune homme se tord les bras. M. Darcey rentre, il a tué Saint-André. Alors, Georges se jette dans les bras du survivant, en criant : « Mon père ! mon père ! » et M. Darcey répond : « Mon