Page:Zola - Le Naturalisme au théâtre, Charpentier, 1881.djvu/353

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M. de Najac. Il y a, dans les deux premiers actes, quelques scènes fort jolies, d’un comique très fin. Ces scènes sont fournies par la baronne et par Pétillon, le répétiteur de droit.

La baronne a voulu donner un répétiteur à son fils, pour le hâter dans ses examens. Il faut dire que Gaston est un véritable cancre. Or, Pétillon a une façon de professer qui est un poème de tolérance ; il laisse ses élèves, Gaston et Arthur, causer de leurs maîtresses et de leurs parties fines, entre deux commentaires du Code ; il se mêle lui-même à la conversation, avec le rire sournois et gourmand d’un cuistre voluptueux qui n’est pas assez riche pour contenter ses passions. Une des scènes les plus drôles est celle-ci : le baron surprend ces messieurs tapant sur le piano, dansant avec des dames ; et Pétillon sauve les garnements, en expliquant que sa méthode consiste à apprendre le Code en musique. Il va jusqu’à chanter plusieurs articles. C’est là une bonne extravagance. La salle entière a été prise d’un fou rire.


III

MM. de Najac et Hennequin ont voulu donner au Gymnase un pendant à Bébé, et ils ont écrit la Petite Correspondance.

Je ne crois pas nécessaire d’entrer dans une analyse de cette pièce. Quel singulier genre ! Prendre des bouts de fil, les emmêler, mais d’une façon adroite, de manière qu’ils paraissent noués ensemble, en un paquet inextricable ; puis, tirer un seul bout, celui qu’on a ménagé, et rembobiner le tout d’un tr