Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/185

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« Pourtant, dit-il encore, on m’a nommé le notaire, M. Douglas qui aurait pris les hypothèques. »

Giraud riait toujours de son rire large et franc.

« M. Douglas est un saint homme, répondit-il, mais la maison qu’il a hypothéquée n’est pas la mienne, soyez-en certain. »

La veille, Marius avait vu l’acte dans lequel la maison de Giraud était nettement désignée. Cet acte portait d’ailleurs la signature du propriétaire. Le notaire avait donc commis un second faux, et ce faux n’était pas si facilement explicable que le premier. Il avait évidemment mis dans sa poche l’argent de Mouttet, destiné à l’emprunteur.

Marius se retira, voulant réfléchir avant de tout dénoncer. Authier n’existait pas, et la maison sur laquelle Mouttet avait des hypothèques n’existait pas davantage, puisque Giraud déclarait que cette maison n’était pas la sienne. Il y avait là des abîmes dans lesquels le jeune homme ne descendait qu’en frissonnant. Le lundi matin, après une nuit fiévreuse, il se décida à se rendre chez le notaire.