Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/240

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Et il se répétait : « Non, ce n’est pas vrai, je ne puis avoir cette horrible passion, je ne puis être devenu joueur du soir au lendemain ; je joue pour délivrer Philippe, je ne joue pas pour moi. »

Il n’osa s’interroger davantage.

Puis, la pensée de Fine lui vint. Alors, il se retint pour ne pas éclater en sanglots. Il se dit qu’il avait déjà dix mille francs et qu’il pouvait se dispenser de retourner au tripot ; certes, il trouverait aisément cinq mille francs, il ne courrait pas le risque de perdre ce qu’il avait gagné.

Il s’habilla et descendit dans la rue. Sa tête éclatait. Il ne songea pas même à aller à son bureau, il entra dans un restaurant et ne put manger. Tout tournait devant lui, et, par moments, il étouffait comme si l’air lui eût manqué tout à coup. Quand la nuit fut venue machinalement, pas à pas, il se rendit au cercle Corneille.