Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/277

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de tendresse, de remerciements et d’effusions. Lui, criait qu’il était un imbécile et qu’elle seule avait tout sauvé. Et il lui baisait les mains, il se mettait à genoux devant elle, il la regardait avec une extase attendrie. Elle, en rougissant, se défendait vivement et cherchait à prouver qu’elle ne méritait pas le moindre merci.

Pendant près de six mois, ils s’étaient voués à une tâche pénible, ils avaient vainement frappé à toutes les portes. Et, aujourd’hui, tout d’un coup, la rançon de Philippe se trouvait étalée devant leurs yeux. Aussi oubliaient-ils leurs misères et leurs terreurs, les hontes et les sottises qu’ils avaient coudoyées un instant. Il n’y avait plus que de la félicité, une joie chaude et large dans leur cœur.

Avant de se séparer, ils arrêtèrent qu’ils partiraient le lendemain matin pour Aix.