Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/290

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douleurs de tête, et elle avait passé l’après-midi entière enfermée dans sa chambre. Puis, le soir, elle avait feint des éblouissements et des nausées, pour aller prendre l’air sur la côte.

Mme Lambert se tenait près d’elle, méfiante, se promettant de ne pas se laisser jouer le même tour que la veille. Blanche, de temps à autre, regardait avec anxiété le chemin de Marseille.

À la nuit tombante, elle vit au loin, sur ce chemin, une femme vêtue d’une mante provençale, et dont le visage était caché sous un large capuchon d’indienne. À la démarche vive et leste de cette femme, elle devina que c’était la personne qu’elle attendait.

La femme s’avançait rapidement. En passant, elle heurta Blanche, qui lui remit une lettre, en murmurant :

« Accomplissez mes vœux, je vous en supplie ! »

Et le doux visage de Fine apparut un instant sous le capuchon, avec un bon sourire consolateur, plein de promesses de dévouement. Puis, la bouquetière se retira d’un pas leste, comme elle était venue.

Mme Lambert, sèche et raide, n’avait rien vu, rien compris.