Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/296

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III

Où l’on voit les effets d’un bout de chiffon blanc


Il est nécessaire, pour l’intelligence des faits qui vont suivre de décrire en quelques mots la petite maison de la côte. Cette maison offrait une singularité de construction assez bizarre : elle avait deux portes, une sur le devant, qui donnait accès dans les pièces du bas et une sur le derrière, qui conduisait de plain-pied dans les chambres du haut. La maison se trouvait adossée contre une roche, de sorte que le premier étage, vu de l’intérieur des terres, devenait un rez-de-chaussée.

La chambre de Blanche, dont les fenêtres donnaient sur la mer était en haut, à gauche de l’escalier. À la suite de cette chambre il y en avait une seconde, plus petite, qui lui servait de cabinet de toilette, et dans laquelle s’ouvrait la porte de derrière. Une serrure rouillée fermait cette porte, qui n’avait peut-être pas été ouverte depuis vingt ans. La clef était perdue, personne ne passait par là. M. de Cazalis, en louant la maison, n’avait pas songé à s’inquiéter de cette issue condamnée.

Quelques semaines avant ses couches, Blanche, en cherchant à terre une épingle qu’elle venait de laisser tomber, trouva dans une fente, entre le parquet et le mur, une clef dont la présence en cet endroit piqua sa curiosité. Sa première pensée fut que cette clef devait être celle de l’ancienne porte. Elle ne s’était pas trompée : la clef ouvrit, et Blanche, poussant la porte, put