IX
Grâce ! Grâce !
Avant d’ouvrir, Philippe avait éteint la lampe.
Les gendarmes, qui allaient se précipiter dans la maison, s’arrêtèrent court sur le seuil, craignant que l’obscurité ne cachât quelque piège. Peut-être avait-on ouvert devant leurs pas la trappe d’une cave, peut-être les attaquerait-on par-derrière, dès qu’ils seraient entrés. Le gouffre noir qui se creusait en face d’eux les effrayait.
« Il faudrait avoir une lumière, murmura l’un d’eux. Nous ne pouvons chercher et trouver un homme dans ces ténèbres.
– Je n’ai pas d’allumettes sur moi, » dit l’autre.
M. de Cazalis se désespérait. Il n’avait pas prévu ce nouvel obstacle. La nuit était comme un mur impénétrable qui le séparait encore de Philippe.
« Auriez-vous peur ? » s’écria-t-il.
Et, dans un moment de rage, il poussa les gendarmes qui s’avancèrent ainsi de deux ou trois pas dans la pièce.
Philippe, qui s’était placé debout contre le mur, à l’entrée, s’élança, passa derrière leur dos et se trouva dehors, après avoir presque renversé Mathéus.
« Au secours ! hurla celui-ci, l’homme s’échappe ! »
Les gendarmes se tournèrent vivement. Le jeune homme s’était arrêté devant la maison, à quelques mètres. Il aurait pu fuir, mais il ne songeait plus à lui, il