Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/404

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maisons. En haut, ils arrachaient et brisaient les tuiles, ils encombraient les terrasses de débris, qu’ils devraient pousser ensuite sur la tête des soldats.

Quand Philippe se fut assuré que toutes les dispositions étaient prises, il se décida à rejoindre son frère. Il avait obtenu de diriger les hommes qui occuperaient la maison où Marius avait caché Fine et Joseph. Cette maison faisait l’angle de la Grand-Rue et de la place aux Œufs, à droite, en venant du Cours. Philippe prévoyait que la barricade de la Grand-Rue serait la plus vigoureusement attaquée et il n’était pas sans inquiétude sur les dangers qu’allaient courir les personnes réfugiées là, au beau milieu de la lutte.

Il n’introduisit que des hommes dévoués et il leur fit jurer de défendre la porte jusqu’au dernier souffle. Après les avoir placés sur le toit et aux fenêtres, il revint sur le palier du troisième étage, où il trouva M. de Girousse qui lui montra une porte du doigt.

« On vous attend », lui dit-il simplement.

Pendant que Philippe prenait ces dispositions, Mathéus était remonté sur le perron de la maison qui se trouvait de l’autre côté de la place. Il avait vu le républicain se montrer aux fenêtres, et son sourire silencieux de coquin avait reparu comme une grimace sur ses lèvres.