Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/94

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Cette scène était pénible pour Marius. Il l’abrégea autant que possible. Il savait que le geôlier cédait à la fois par intérêt et par dévouement, et, s’il ne pouvait le mépriser, il se sentait mal à l’aise en concluant avec lui un marché pareil.

D’ailleurs, tout fut arrêté en quelques minutes. Marius déclara qu’il partirait le lendemain matin pour Marseille et qu’il en rapporterait les quinze mille francs promis par Fine. Il comptait aller les prendre chez son banquier : sa mère avait laissé une cinquantaine de mille francs qui se trouvaient placés chez M. Bérard, dont la maison était une des plus fortes et des plus connues de la ville. La bouquetière devait rester à Aix et y attendre le retour du jeune homme.

Il partit, plein d’espérance, voyant déjà son frère libre. Comme il descendait de la diligence, à Marseille, il apprit une nouvelle terrible qui l’écrasa. Le banquier Bérard venait d’être mis en faillite.