Page:Zola - Lettre à Madame Alfred Dreyfus, paru dans L’Aurore, 22 septembre 1899.djvu/18

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les temps, l’humanité entière a eu un cri de libération, une révolte d’équité et de générosité, comme si elle ne formait plus qu’un peuple, le peuple unique et fraternel rêvé par les poètes.

Et qu’il soit donc honoré, qu’il soit vénéré, l’homme élu par la souffrance, en qui la communion universelle vient de se faire !

Il peut dormir tranquille et confiant, madame, dans le doux refuge familial, réchauffé par vos mains pieuses. Et comptez sur nous pour sa glorification. C’est nous, les poètes, qui donnons la gloire, et nous lui ferons la part si belle que pas un homme de notre âge ne laissera un