Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/151

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II


Aux cris que Marguerite poussait, la porte a été brusquement ouverte, et une voix s’est écriée :

— Qu’y a-t-il donc, ma voisine ?… Encore une crise, n’est-ce pas ? J’ai reconnu la voix. C’était celle d’une vieille femme, madame Gabin, qui demeurait sur le même palier que nous. Elle s’était montrée très obligeante, dès notre arrivée, émue par notre position. Tout de suite, elle nous avait raconté son histoire. Un propriétaire intraitable lui avait vendu ses meubles, l’hiver dernier ; et, depuis ce temps, elle logeait à l’hôtel, avec sa fille Adèle, une gamine de dix ans. Toutes deux découpaient des abat-jour, c’était au plus si elles gagnaient quarante sous à cette besogne.