— Tu ne comprends pas, répondait Damour. Va-t’en aussi, puisque tu n’es pas mon ami.
— Moi, pas ton ami ! quand je me suis mis en quatre !… Raisonne donc un peu. Que vas-tu devenir ? Tu n’as personne, te voilà sur le pavé ainsi qu’un chien, et tu crèveras, si je ne te tire d’affaire… Pas ton ami ! mais si je t’abandonne là, tu n’as plus qu’à mettre la tête sous ta patte, comme les poules qui ont assez de l’existence.
Damour eut un geste désespéré. C’était vrai, il ne lui restait qu’à se jeter à l’eau ou à se faire ramasser par les agents.
— Eh bien ! continua le peintre, je suis tellement ton ami, que je vais te conduire chez quelqu’un où tu auras la niche et la pâtée.
Et il se leva, comme pris d’une résolution subite.
Puis, il emmena de force son compagnon, qui balbutiait :
— Où donc ? Où donc ?
— Tu le verras… Puisque tu n’as pas voulu dîner chez ta femme, tu dîneras ailleurs… Mets-toi bien dans la caboche que je ne te laisserai pas faire deux bêtises en un jour.
Il marchait vivement, descendant la rue d’Amsterdam. Rue de Berlin, il s’arrêta devant un petit hôtel, sonna et demanda au valet de pied qui vint