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IX


On répétait aux Variétés la Petite Duchesse. Le premier acte venait d’être débrouillé, et l’on allait commencer le second. À l’avant-scène, dans de vieux fauteuils, Fauchery et Bordenave discutaient, tandis que le souffleur, le père Cossard, un petit bossu, assis sur une chaise de paille, feuilletait le manuscrit, un crayon aux lèvres.

— Eh bien ! qu’est-ce qu’on attend ? cria tout à coup Bordenave, en tapant furieusement les planches du bout de sa grosse canne. Barillot, pourquoi ne commence-t-on pas ?

— C’est monsieur Bosc, il a disparu, répondit Barillot, qui faisait fonction de deuxième régisseur.

Alors, ce fut une tempête. Tout le monde appelait Bosc. Bordenave jurait.

— Nom de Dieu ! c’est toujours la même chose. On a beau sonner, ils sont toujours où il ne faut pas… Et puis, ils grognent, quand on les retient après quatre heures.

Mais Bosc arrivait avec une belle tranquillité.

— Hein ? quoi ? que me veut-on ? Ah ! c’est à moi ! Il fallait le dire… Bon ! Simonne donne la réplique :