Page:Zola - Travail.djvu/578

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tout haut, comme font les gens très âgés, lorsqu’une idée fixe les hante. On ne distinguait pas bien ses paroles, il semblait discuter toujours, reprocher à l’abbé de n’avoir pas obtenu de son Dieu le miracle nécessaire. Puis, un matin, on le trouva mort dans son lit. Et, plus tard, lorsqu’on eut déblayé les décombres, un jardin fut créé là, de beaux arbres, des allées ombreuses, au travers de pelouses embaumées. Des amoureux y vinrent, ainsi qu’ils allaient, par les soirées douces, au parc de la Crêcherie. La Cité heureuse s’élargissait toujours, les enfants grandissaient, faisaient de nouveaux couples d’amants, dont les baisers dans l’ombre semaient d’autres enfants, pour de continuelles moissons futures. Après la gaie journée de travail, des roses épanouies montaient de chaque buisson. Et, dans ce jardin délicieux, où dormait la poussière d’une religion de misère et de mort, poussait maintenant l’allégresse humaine, la débordante floraison de la vie.