Page:Zola - Travail.djvu/665

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quand tomberait le crépuscule, les trois femmes, qui en sentaient l’approche, aux yeux de clarté du grand vieillard, invitèrent les arrière-petits-enfants de sa descendance, les tout-petits, ceux dont la vue lui apporterait, au dernier instant, le plus de jeunesse et le plus d’avenir. Et ceux-ci en amenèrent d’autres, des grands, des camarades, les descendants des travailleurs dont l’effort solidaire avait autrefois fondé la Crêcherie. Ce fut un spectacle adorable, cette chambre ensoleillée, pleine d’enfants et de roses, tandis que le héros, le vieux lion à la crinière blanche, s’intéressait encore à eux, de son air d’allégresse attendrie. Et il les reconnaissait bien tous, il les nommait, les questionnait.

Un grand garçon de dix-huit ans, François, fils d’Hippolyte Mitaine et de Laure Fauchard, le regardait, avec deux grosses larmes, qu’il tâchait de contenir. Et il l’appela.

«  Viens donc me serrer la main, mon beau François. Il ne faut pas avoir de tristesse, tu vois comme nous sommes tous contents…

Et sois un brave homme, tu as encore grandi, tu vas faire un amoureux superbe.  »

Puis, ce furent deux jeunes filles de quinze ans, Amélie, née d’Alexandre Feuillat et de Clémentine Bourron, et Simonne, née d’Adolphe Laboque et de Germaine Yvonnot.

«  Ah  ! vous êtes gaies, vous deux, mes belles filles, et vous avez bien raison… Venez, que je vous embrasse, sur vos joues de printemps, et soyez toujours gaies et belles, c’est le bonheur.  »

Ensuite, il ne reconnut plus que les siens, dont le nombre allait en se multipliant sans cesse. Deux de ses petits-enfants étaient là, une petite-fille de dix-huit ans, Alice, née de Charles Froment et de Claudine Bonnaire, et un petit-fils de seize ans, Richard, né de Jules Froment et de Céline Lenfant. On avait seulement amené les