Page:Zola - Vérité.djvu/205

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Ce fut par une matinée ensoleillée de mai que Marc fit sa première classe à Maillebois. La grande salle de l’école, récemment construite, ouvrait sur la place par trois hautes baies, dont les vitres dépolies laissaient entrer à flots une lumière vive, blanche et gaie. Et, en face du bureau du maître, posé sur une estrade de trois marches, les petites tables à pupitre des élèves, chacune de deux places, s’alignaient en quatre travées, sur huit rangs de profondeur.

Un gros tapage, des rires éclatèrent, parce qu’un des élèves avait culbuté exprès, en gagnant sa place.

— Mes enfants, dit tranquillement Marc, vous allez être sages. Je ne vous punirai pas, mais vous verrez, avec moi, qu’il y a tout intérêt et tout amusement à se bien conduire… Monsieur Mignot, veuillez faire l’appel.

Il avait tenu à ce que l’adjoint Mignot l’assistât, pendant cette première classe ; et celui-ci, par son attitude, disait son hostilité, la surprise goguenarde où il était encore qu’on eût songé à lui donner pour directeur un