Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/117

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quelque temps déjà me torturent l’âme de leur agitation.

BRIGIDA

Quelqu’un d’entre eux, par aventure, a-t-il la figure de Don Juan ?

DOÑA INÈS

Je ne sais ; depuis que je l’ai vu, ma Brigida, et que tu m’as dit son nom, je garde toujours cet homme présent devant mes yeux. Partout où je suis, je me distrais avec son agréable souvenir, et si un instant je le perds, je retombe bientôt en son pouvoir. Je ne sais quelle fascination il exerce sur mes sens ; toujours vers lui me poussent mon esprit et mon cœur. Ici, dans la chapelle, partout, je m’aperçois que ma pensée est distraite par l’image de Tenorio.

BRIGIDA

Dieu m’aide ! Doña Inès, à la façon dont vous expliquez cela, il me vient des tentations de croire que c’est de l’amour.

DOÑA INÈS

De l’amour, as-tu dit ?

BRIGIDA

Oui, de l’amour.

DOÑA INÈS

Non, en aucune manière.