Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/167

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DON LUIS

Et puisque la colère souveraine de Dieu unit, comme tu le vois, le père de Doña Inès et le vengeur de Doña Ana, considère la fin qui t’attend ici : car deux choses dans le même temps t’atteignent, la vengeance ici, et là-bas la justice.

DON GONZALO

Oh ! Je comprends à cette heure… Êtes-vous celui qui… ?

DON LUIS

Je suis Don Luis Mejia, que Dieu vous envoie à temps pour votre vengeance.

DON JUAN

Assez, donc, d’un tel supplice ! Si par mes biens et mon honneur je ne puis montrer ni faire valoir à vos yeux mon sincère sacrifice ; si cette loyale sollicitude, avec laquelle je vous offre tout ce que je puis, vous la prenez pour de la peur, vive Dieu ! et raillez ma vertu ; eh bien ! j’accepte ce que vous me donnez, le terme bref et décisif qu’il me faut, pour me montrer ce Tenorio dont vous mettez en doute la valeur.

DON LUIS

Soit ! Et tombe à nos pieds, digne au moins de ce renom qui te proclame si brave…