Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA STATUE

Ton sot orgueil délire, Don Juan ; les grilles les plus fortes et les murs les plus épais s’ouvrent à mon passage. Regarde.

(La statue disparaît en s’enfonçant dans la muraille.)


SCÈNE III

DON JUAN, CENTELLAS, AVELLANEDA

DON JUAN

Ciel ! Son essence se transforme jusqu’à pénétrer la muraille, comme une goutte d’eau qu’évapore l’ardeur du soleil ! Ne m’a-t-il pas dit : « Touche le marbre de ma statue ? » Comment donc une pierre s’évapore-t-elle ? Impossible ! C’est une illusion. Peut-être l’ancien maître de céans a-t-il empoisonné mes cuves, et c’est le vin qui a fait naître en mon esprit une aussi folle vision… Mais si ceux que je crois des ombres sont de vrais esprits qui, par une mission céleste, frappent à la porte de mon cœur ?… Alors, pour que Don Juan égale sa pénitence à ses crimes, que peut le délai misérable qu’ils me