Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/51

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histoire ; car il suffit à ma gloire, le souvenir magnifique que j’ai laissé là sur mon compte. Tel que vous, partout où je fus, je foulai aux pieds la raison, je raillai la vertu, je trompai la justice et je trahis les femmes. J’ai vu à trois reprises ma fortune perdue ; mais c’est mon caprice de la refaire, et mon mariage, convenu avec Doña Ana de Pantoja, m’y pousse. On la tient pour une femme fort riche, et c’est demain que doivent aboutir les négociations échangées : je vous en avertis, Don Juan, au cas où vous voudriez assister à la cérémonie. — Tels sont les hauts faits de Don Luis ; ce papier porte écrit combien de succès il obtint ; et ce qu’il y a consigné, il l’atteste.

DON JUAN

L’histoire est tellement semblable que la balance est en équilibre ; mais passons à l’important, c’est-à-dire au chiffre atteint par les calculs écrits : nous allons bien voir.

DON LUIS

Vous avez parfaitement raison. Voici mon papier : remarquez que j’ai rangé à part, en une colonne, pour plus de clarté, les noms donnés comme preuves.

DON JUAN

J’ai réglé de la même façon mes comptes sur mon papier : en deux colonnes séparées, les